Transformation numérique : savons-nous encore lire ?

Des livres aux écrans, en fait, tout a changé. Dans nos têtes et dans nos regards. En effet, en quelques années, avec l’essor d’Internet puis du smartphone, le passage de l’analogique au numérique a changé profondément notre façon de lire. Mais derrière cela, c’est désormais le fonctionnement même de notre cerveau qui est en train de subir une véritable transformation numérique. Pour Philippe Roi, chercheur en sciences cognitives, afin de parcourir rapidement le flot d’informations en ligne, nos cerveaux ont littéralement développé des raccourcis afin d’être plus efficaces et plus rapides.

Seul hic, et de taille : « la lecture sérieuse est pénalisée par la numérisation et le survol en ligne », estiment les chercheurs. De nos jours, on navigue, on « scrolle », passant d’un statut long de deux phrases sur un « post » de réseaux sociaux avant de mettre un cœur sur une image, ou de regarder une brève vidéo accompagnée d’à peine quelques mots. Que reste-t-il alors du concept même de lecture linéaire ? Pas grand chose, à vrai dire… Quelques secondes, quelques minutes, et l’on passe à autre chose… Tout en restant piégé des dizaines de minutes devant son écran, par la magie d’algorithmes agissant comme des drogues sur notre cerveau.

« La manière superficielle dont nous lisons pendant la journée nous affecte lorsque nous devons lire avec un traitement plus approfondi, explique Maryanne Wolf, spécialiste en neuroscience cognitive à l’Université Tufts et auteur de “Proust and the Squid : The Story and Science of the Reading Brain”. Le cerveau est plastique tout au long de sa vie. Il s’adapte constamment. » Elle-même a d’ailleurs constaté que son cerveau s’adaptait lui aussi au Web et autre courriels. S’il le fait, c’est pour gagner en efficacité et en rapidité dans ce nouvel environnement.

À la longue, ce picorage permanent, ces raccourcis oculaires court-circuitent le circuit traditionnel de la lecture pourtant développé au sein de nos cerveaux durant des milliers d’années. De ce fait, au bout de quelques pages de lecture, voire juste de phrases longues ou de descriptions, notre cerveau désormais habitué, formaté à des lectures superficielles au quotidien ne parviennent plus à tenir une attention soutenue, linéaire, comme la supposerait par exemple la lecture d’un roman. Comme si les yeux n’étaient plus en mesure de lire les mots, qu’il n’était plus possible de fixer son attention suffisamment. Avec pour conséquence une rapide sensation de fatigue et de somnolence, et donc l’abandon de la lecture.

Ainsi, notre consommation d’écran au quotidien est en train de changer les mécanismes cognitifs de la lecture. De quoi affecter notre capacité à lire un vrai texte demandant une véritable qualité d’attention. Jusqu’à ne plus savoir lire, un jour ? C’est bien possible. « Combien de syntaxe perdue ? Et qu’est-ce que la syntaxe sinon le reflet de nos pensées complexes ?, s’interroge Maryanne Wolf. Ce qui m’inquiète, c’est que nous perdrons la capacité d’exprimer ou de lire cette prose complexe. Deviendrons-nous des cerveaux Twitter ? »

LSDJ

PISA : nous avons testé les questions des épreuves. Nulles…

La crétinisation des populations progresse à grands pas et notamment en France. Nul besoin d’enquête internationale pour s’en rendre compte mais l’intérêt de PISA, c’est la mesure régulière dans le temps et méthodologiquement éprouvée de cette chute. Pour le reste, il suffit de voir, d’écouter, de lire ou d’allumer sa télévision… (NDLR)

Gabriel Attal a annoncé sa politique de rupture pour mettre fin à la dégringolade de la perte de niveau scolaire des lycéens français, mise au jour de manière particulièrement tranchante par la dernière enquête PISA, que nous avons déjà évoquée ici. La médiocrité des résultats français a de multiples causes, parmi lesquelles ce que l’on pourrait appeler la diversité culturelle… Le rapport officiel commentant le désastre pointait la difficulté de la France à faire progresser ceux vivant dans un contexte économique défavorisé, euphémisme bien transparent. Mais comme l’observait Pauline Mille, « même les privilégiés deviennent mauvais ». Et plus que le redoublement ou la création de classes de niveau, c’est l’acquisition des matières fondamentales qui est à revoir : lecture et mathématiques en tête. J’ai testé pour vous les questions posées dans le cadre des épreuves PISA qui ont été proposées à 600.000 jeunes de 15 ans des pays de l’OCDE ; elles sont consternantes à plus d’un égard.

Les épreuves de mathématiques, d’abord. Elles se sont déroulées au printemps 2022 et comportaient 8 questions avec plusieurs items. Une partie de l’épreuve interactive peut être téléchargée depuis cette page (en anglais seulement) avec les indications de notation, et on peut aussi faire l’examen dans sa totalité en s’essayant à chaque ensemble de questions accessibles sur cette même page.

PISA : les questions des épreuves sont souvent d’une facilité déconcertante

La facilité de l’épreuve est déconcertante. Nul besoin de connaissances mathématiques poussées, mais plutôt, pour certaines questions, de jugeote et de sens de l’ordre des grandeurs, pour d’autres encore, de simples calculs (de tête…) et pour d’autres, de la capacité à utiliser des instruments comme des tableurs qui se chargent en quelque sorte de fournir des réponses toutes cuites.

Le chapitre « achat de voiture » vise à comparer quatre véhicules pour déterminer lequel entraînera le moins de frais au cours de la première année d’utilisation. Il s’agit là de savoir recopier, d’après un exemple où l’on est guidé pas à pas portant sur le premier véhicule, les montants du prix et de la consommation des trois autres, les données de distance parcourue, de coût du carburant et de l’entretien étant préremplies elles aussi. On clique sur calculer, et on n’a plus qu’à choisir le résultat le plus bas. Réflexion : zéro. Compréhension de la méthode : pas nécessaire. Tout cela est purement mécanique… mais donne des points.

On demande ensuite à quel prix pourra être revendu le véhicule le plus cher à l’achat (10.500 « zeds ») au bout de trois ans, sachant qu’il perdra cinq pour cent de sa valeur par an. La calculette étant autorisée, il n’y pas de difficulté, là non plus, sinon qu’il faut penser à appliquer une formule de décroissance exponentielle, ou, très simplement, trois réductions successives. Nul besoin de présenter son mode de calcul – les plus élégants ne sont pas récompensés. Mais pour l’OCDE, cette question était du plus fort niveau : « 6 ». C’est dire.

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Le Peuple des Poissons Rouges : Selon un sondage, les Français accepteront les masques, confinements…

Patrice Gibertie, agrégé et professeur de chaire supérieure en géopolitique et économie, jette un regard critique sur l’ère Macronienne, mettant en évidence des aspects intrigants de cette période politique.

C’est la plus psycho-rigide de la Macronie, on lui doit la crise des gilets jaunes, les 80km/h, la destruction de la politique industrielle, le décret Rivotril pour les vieux dans les Ehpads, il est le président idéalisé par ce que les journalistes nomment « la droite et le centre »…

Aujourd’hui, avec le recul, il est manifeste que des interrogations subsistent quant à l’efficacité des mesures telles que les masques et les confinements, mises en place en 2020. Alors que des doutes étaient permis en 2020, l’année 2023 ne laisse plus place à l’incertitude. Pourtant, Patrice Gibertie ne se trompe pas en symbolisant les Français comme étant « le peuple des poissons rouges », car ce dernier semble disposé à recommencer selon un sondage.

Le pouvoir considérable des médias dans la formation de l’opinion publique. suggère que les Français sont devenus, selon Patrice Gibertie, « lobotomisés », au point que l’on peut faire appelle à cette citation de la bible :

« Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, et la truie lavée s’est vautrée dans le bourbier ».

Bonus « spécial veaux » :

 

Le naufrage de l’Éducation nationale (dossier complet)

Le naufrage de l’Éducation nationale [Dossier complet]

Par André-Victor Robert, haut fonctionnaire ♦ Après un passionnant dossier sur la macro-économie française publié en août 2022 puis une analyse factuelle et rigoureuse sur l’accentuation du plongeon économique français publiée le 5 juillet 2023, André-Victor Robert, conseiller statistique de Polémia, s’intéresse au naufrage terrible de l’Éducation nationale…
Nos lecteurs trouveront ci-dessous les principales conclusions de l’étude résumées et un lien vers le PDF du dossier dans son intégralité.
Polémia

Résumé

Le présent dossier a pour objet de documenter la baisse du niveau éducatif en France au cours des 25 dernières années et de proposer des mesures pour l’enrayer. La chute du niveau éducatif, mesurée à des stades bien précis du parcours scolaire, est attestée tant par les résultats des évaluations menées par le ministère de l’éducation nationale par le biais du dispositif Cedre propre à la France que dans les classements internationaux, réalisés sous l’égide de l’OCDE (dispositif PISA) ou d’organismes universitaires anglo-saxons (TIMMS, PIRLS). Le dispositif Cedre atteste d’une baisse très prononcée en mathématiques et en sciences, un peu plus modérée en français. Dans les classements internationaux, la France ne cesse de reculer et se situe désormais en mathématiques et dans les disciplines scientifiques sous la moyenne des pays passés sous revue par ces dispositifs, qui couvrent pourtant des pays bien moins développés que le nôtre.

Les explications possibles à cette effondrement incluent notamment : le poids toujours accru des enfants étrangers non francophones au sein de la population d’âge scolaire ; le recours à des méthodes pédagogiques parfois douteuses (comme le recours à la méthode dite « globale » pour l’apprentissage de la lecture) ; ou encore l’omniprésence des écrans dans la vie des enfants (qui a toutefois peu de chances d’expliquer l’affaissement de notre classement comparativement aux autres pays développés). Sans contester que les facteurs précités aient joué un rôle dans la baisse du niveau éducatif, ce dossier atteste qu’elle va de pair, d’une part, avec des problèmes manifestes de discipline en classe (sensiblement plus aigus dans notre pays que dans les autres pays développés), et d’autre part, avec des difficultés considérables à recruter de nouveaux enseignants pour remplacer ceux qui partent en retraite (ainsi que ceux – toujours plus nombreux – qui démissionnent). Les difficultés de recrutement sont apparues dès les années 1990 en mathématiques et en sciences, plus récemment dans les disciplines littéraires ; les rapports des jurys des concours de recrutement des années récentes témoignent, dans toutes les disciplines, tout à la fois d’une impossibilité à pourvoir tous les postes (faute de bons candidats) et aussi (malgré tout) du faible niveau d’une fraction importante des candidats admis.

Les difficultés de recrutement ont très probablement pour origines les problèmes de discipline en classe et la dégradation de la rémunération des enseignants, celle-ci est le résultat de trois décennies de sous-indexation systématique du point d’indice de la fonction publique par rapport aux prix. Il y a trente ans, un professeur des écoles débutant était rémunéré à 1,8 fois le Smic et un professeur agrégé 2,3 fois le Smic, aujourd’hui c’est 1,5 et 1,8 fois le Smic seulement. Autrement dit, en termes de rémunération et donc de considération sociale, le professeur agrégé débutant d’aujourd’hui se situe au même niveau que l’instituteur d’il y a trente ans. Les salaires de nos enseignants font en outre désormais pâle figure en comparaison de ceux de leurs collègues des autres pays d’Europe occidentale.

Dans l’enseignement public primaire et secondaire en France, tout est fait pour rendre difficile la prise de sanctions à l’encontre des élèves fauteurs de trouble : le chef d’établissement dispose du pouvoir discrétionnaire de ne pas donner suite à une demande de convocation du conseil de discipline émanant d’un enseignant ; au sein de cette instance, les enseignants ne détiennent que 4 sièges sur 14, les autres sièges étant dans les mains de l’administration et des parents d’élèves ; le fonctionnement de l’instance est régi par un formalisme excessif, et les décisions rendues par le conseil de discipline peuvent faire l’objet de multiples recours, devant le recteur tout d’abord, puis devant les juridictions de l’ordre administratif (tribunal administratif, cour administrative d’appel, et Conseil d’état statuant en dernier ressort). En matière de discipline, nous proposons d’accroître les prérogatives des professeurs (au détriment de celles du chef d’établissement), d’alléger les règles de procédure et de limiter la possibilité pour les parents de faire appel d’une sanction rendue. Nous proposons notamment de mettre un terme au pouvoir du chef d’établissement de classer l’affaire sans suite. Nous proposons aussi que l’exclusion définitive de l’établissement soit automatiquement prononcée à l’encontre de l’élève mis en cause dès lors que cette exclusion est requise par trois des enseignants de cet élève représentant au moins 60 % du volume horaire de la classe, et qu’un élève exclu définitivement pour la 2e fois d’un établissement scolaire de l’enseignement public primaire ou secondaire se voit interdit définitivement de s’inscrire dans un établissement public d’enseignement autre que ceux de l’enseignement par correspondance.

Pour que le métier d’enseignant redevienne attractif, il est indispensable de revaloriser de manière substantielle le salaire d’embauche des professeurs, ce qui passe par une refonte d’ensemble de la grille de rémunération des nouveaux embauchés et donc sans doute par la création d’un nouveau corps d’enseignants, dans lequel les professeurs déjà recrutés pourraient être versés dès lors qu’ils donnent satisfaction.

S’agissant des enseignants déjà recrutés, dans la mesure où une partie d’entre eux ont été mal recrutés, nous proposons un dispositif à quatre étages. Tout d’abord, ceux qui avaient été reçus au concours avec des notes correctes pourraient être versés automatiquement dans le nouveau corps des professeurs. Ensuite, ceux qui ont été moins bien recrutés (mais qui pour partie d’entre eux ont pu s’améliorer au fil du temps et finir par rendre un service convenable), pourraient également accéder au nouveau corps par le biais d’un examen professionnel exigeant, comprenant une épreuve écrite destinée à s’assurer qu’ils maîtrisent bien la discipline qu’ils ont la charge d’enseigner, et une épreuve orale de préparation et de présentation d’une leçon, visant à s’assurer de leur capacité à transmettre leur savoir. Enfin, ceux qui échoueraient à l’examen professionnel ou ne souhaiteraient pas se présenter à cet examen seraient inspectés en priorité, sur une période d’une semaine. Ceux pour lesquels l’inspection détecterait les plus gros problèmes devraient ensuite bénéficier d’actions substantielles de formation continue, portant sur le cœur de leur métier (la maîtrise de la discipline enseignée et la capacité à transmettre leur savoir), avec obligation de résultat en bout de course. Cela exige aussi une adaptation profonde du dispositif d’inspection des enseignants et du dispositif de formation continue, mais remettre à niveau les enseignants mal recrutés doit être considéré comme un enjeu essentiel pour l’avenir et la survie de notre pays.

Après avoir consacré un précédent dossier aux sujets de la productivité, du déficit du commerce extérieur et de la dette publique (Robert, 2023), nous consacrons le présent dossier à l’éducation. Une des raisons à cet intérêt est que les médiocres résultats du système scolaire français vont constituer un handicap pour notre pays dans son entreprise de reconstruction : il n’y aura pas de relèvement de notre pays, de la compétitivité de ses entreprises et du niveau de vie de ses citoyens, sans redressement de son système éducatif. Mais au-delà de l’impact économique, c’est plus largement la contribution de notre système éducatif à faire de nos enfants des adultes responsables, maîtres de leur destin et utiles à leur pays qui est en jeu.

Le sujet de l’éducation est vaste et complexe, nous ne prétendons évidemment pas le traiter dans toutes ses dimensions. Nous prenons tout d’abord la mesure de l’état de délabrement de notre système éducatif, par le biais des résultats des évaluations internationales du niveau des élèves. Dans la suite de ce dossier, nous portons notre attention sur les problèmes de discipline dans les salles de classe, et sur le faible niveau auquel sont et ont été recrutés une partie des enseignants depuis une trentaine d’années.

Table des matières

I – Prendre la mesure de la baisse du niveau éducatif………………………………………4
II – Restaurer la discipline et le goût de l’effort………………………………………….…..11
III – Revoir le mode de recrutement des enseignants et leur rémunération………15
IV – La question des salaires……………………………………………………………….………20
V – Évaluer les enseignants mal recrutés et remettre à niveau ceux qui en ont besoin…..24
Références…………………………………………………………………………………………………27

Le dossier au format PDF :

Le naufrage de l’Éducation nationale

Polemia

Macron continue de corriger son peuple nouveau

Par Nicolas Bonnal

Le Français rend les armes de papa et se coupe joyeusement et benoîtement le courant. Il a peur pour le climat et pour le carbone. Macron en prend décidément à son aise avec son peuple nouveau. Peuple nouveau dont il est si fier et il aurait tort de se priver. Ce bon berger de Davos a bien travaillé. Le troupeau qui a accepté tous les vaccins et tous les contrôles numériques du monde, le troupeau qui va accepter le marquage numérique et le pass carbone et tous les Resets économiques ou sexuels continue de jouer le jeu. Il est vrai que cette mutilation l’excite. La Terreur par la Vertu, disait déjà Robespierre.

 

Philippe Muray avait raison de dénoncer le côté ludique de toute cette postmodernité totalitaire : les nazis et les autres adoraient les défilés et les festivités. On voit donc que pour s’amuser avec la petite fée électricité le troupeau s’en prive ; que pour ne pas pas en manquer on n’en consomme pas ; et que pour bien se faire voir tel personnel hospitalier se contente de six degrés à la cantine d’un CHU pendant les gosses étudient (il y a encore des couillons pour envoyer leurs gamins encore sexués à l’école ?) par six degrés ou moins. Un copain me parlait de six degrés au -dessous de zéro en Bourgogne. Bonne chance aux téléphages, le climat se réchauffe.

Borne se fout de la gueule du parlement collabo en imposant ses 49-3 à la chaîne et elle a raison de le faire. Je me souviens de ce passage à la télé de Vendredi ou les Limbes du Pacifique : l’esclave est tellement soumis que le maître exaspéré lui impose n’importe quel ordre. On est en France le pays des Lumières et des Droits de l’Homme et de la tolérance, etc.

Au bout de deux siècles de cet esclavage républicain qui va en finir définitivement (ouf) avec la nation on peut relire Drumont alors :

« Tout vient se briser contre une indifférence absolue, contre une sorte d’ataraxie, d’impassibilité générale, qui n’est point l’ataraxie stoïque dont parle Proudhon, mais plutôt une inertie maladive, une prostration sur laquelle rien n’agit. »

Comme dirait le raseur Braun il faut être prudent et il faut se revacciner. Et comme disait l’autre jour Dechavanne (chez qui je participai jadis à une joyeuse émission) il faut rendre le masque obligatoire. Attendez quinze jours.J

Au final la masse s’en fout qu’on la liquide :

« Nous autres, au bord du gouffre, nous affirmons le Progrès indéfini, une ère joyeuse et libre. Au fond, nous ne croyons même pas à Demain, et nous nous en occupons très peu. »

Nous serions entourés de festifs ?

Or comme dit encore Drumont :

« Les frivoles rient jusqu’à la mort ».

Le Courrier des Stratèges

Imbécilisation de l’espèce, le passage à l’Idiocène

Qui pourrait nier la crétinisation galopante en cours depuis quelques décennies avec une nette accélération ces vingt dernières années ? Combien de nos concitoyens peuvent encore lire et surtout comprendre un long article ou un livre sans images ou même se concentrer plus de dix minutes sur un sujet un tant soit peu complexe ? Revoir encore et encore le film Idiocracy qui pouvait paraitre bien trop caricatural lors de sa sortie sur les écrans en 2006 mais aujourd’hui… ? L’article reproduit ici décrit un phénomène sans doute bien plus inquiétant encore que toutes les pandémies vraies ou supposées et même qu’une guerre nucléaire : l’imbécilisation de l’humanité… (NDLA)

QI
Toutes les études psychométriques dans le monde démontrent une baisse du coefficient intellectuel depuis 2000.
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CHRONIQUE – Entre toutes les menaces existentielles, il en est une absente de tous les agendas. Et pourtant elle détermine le futur de notre espèce. Il s’agit du déclin global du coefficient intellectuel (QI). De lui dépend le devenir de la science, de la culture, de la capacité à comprendre le monde. Le consensus sur ce déclin est désormais inéquivoque. Toutes les études psychométriques dans le monde démontrent une baisse du coefficient intellectuel depuis 2000. Plus le niveau du QI national est haut, plus la chute est importante. Indépendamment des études psychométriques, l’empirisme le démontre également. Un adolescent de 14 ans comprend en moyenne ce qu’aurait compris un enfant de 10 ans né avant 1975. Un des symptômes de cette régression est la déperdition de vocabulaire, signalée par de nombreuses études depuis 2017. Le vrai drame que révèle cet appauvrissement est celui de la difficulté à mémoriser pour les générations qui montent.

Le film Idiocracy (Mike Judge, 2007) constitue de ce point de vue une parabole prophétique. Le script raconte l’histoire d’un couple enregistrant un QI remarquable de 130 chacun, lequel attend pour se reproduire d’avoir concrétisé tous ses objectifs professionnels et matériels. Ce n’est jamais le moment. Jusqu’au jour où ils décident finalement de franchir le pas. Mais ils doivent alors faire face à l’horloge biologique de l’un et la démission de la libido de l’autre. L’ingénierie de fertilité assistée arrive trop tard pour eux. Pendant ce temps, les cas sociaux se reproduisent exponentiellement et finissent par conformer une combinaison de tares héréditaires. Tous inaptes à régler les questions les plus élémentaires à la survie de l’espèce, comme la gestion de la collection des résidus. Dans cette société idiotisée, l’obésité est devenue la norme, les gens ne buvant que des boissons sucrées. L’État est incapable de résoudre des questions simples, telle que l’irrigation des terres ou la gestion des résidus. La pornographie a rang de culture et les locaux de sexe rapide succèdent aux locaux de nourriture rapide. Les élites sont constituées par des contre-élites. Un peu comme dans le système scolaire actuel, où les premiers de classe sont perçus comme des perdants. Les décisions politiques sont toutes plus funestes et contre-productives les unes que les autres.

Les coïncidences avec notre réalité sont troublantes, quoique l’hyper fertilité de pauvres est un cliché du XXe siècle. La baisse de la fertilité dans les pays riches atteint désormais toutes les classes sociales. À cela, il convient d’ajouter que les classes socio-économiques ne sont que partiellement corrélées au niveau socioacadémique. Mais l’association pauvreté-fertilité repose sur un ressort anthropologique qui a eu sa raison d’être. Dans une famille pauvre et/ou traditionnelle, la principale ressource est humaine, en tant que source de travail, de pouvoir, d’identité. C’est encore le cas dans nombre de pays émergents, même si le déclin de la fertilité s’observe partout.

Certains spécialistes proches des thèses eugénistes qualifient de fertilité dysgénique l’hyper reproduction entre « pauvres ».  L’existence d’un marqueur de différence génotypique (intelligence héritée) n’a pourtant pas été définitivement démontré. En revanche, l’intelligence phénotypique ou intelligence acquise est, elle, mesurable. Et c’est celle-là qui a explosé avec les notables améliorations de la qualité de vie, à partir de la révolution industrielle.

Ce saut qualitatif du sapiens se doit à l’effet Flynn, du nom de l’économiste néo-zélandais, James Flynn. Il s’agit d’une augmentation continue du coefficient intellectuel grâce à la conjonction de la sécurité alimentaire, de l’accès à l’instruction et, en général, d’un climat propice au développement cognitif. L’entrée dans le XXIe siècle marque un coup d’arrêt pour le développement de l’intelligence humaine. Au Danemark, où le QI des conscrits est enregistré depuis 1959, il a été observé qu’entre 1959 et 1989 celui-ci augmentait de 3 points par décennie. Cependant, entre 1989 et 1998, ce même QI marque une première régression divisant pratiquement par deux sa progression à + 1,6 points. À partir de 1998, le déclin est de – 2,7 par décennie. Cette étude et d’autres convergent vers le fait que l’effet Flynn est en panne. Les sociétés prospères ont cédé en très peu de temps le pas à une dynamique involutive.

L’imbécilisation serait multifactorielle. Le rôle des disrupteurs endocrinologiques provoque des effets neurologiques. Cela est prouvé. La massivité des métaux lourds dans l’alimentation y compris l’alimentation bio, l’air respiré provoqueraient des maladies du cerveau.  Il y aurait aussi dans les sociétés riches, des matrices de conduite installées, tel que le retard de l’entrée dans la vie adulte par la disparition des rites de passage et toute une série de prescriptions psychologisantes consistant en l’allongement du temps de l’enfance. En bref, toute une forme d’éduquer tournée vers la régression produisant une forme structurelle de retard maturatif, donc intellectuel.

Et puis, il y a la coïncidence de la baisse de l’intelligence humaine concomitante au transfert de ses compétences vers l’intelligence de la machine. Le confinement de l’humain en 2020 aura marqué le déconfinement de l’intelligence artificielle. Ce qui restait d’opérations mentales encore à charge des humains lui ont été retirées. Une fonction parmi d’autres, fondamentale, la spatialisation est morte.  Le GPS « éteint des parties du cerveau », décrit une étude de l’University College of London (UCL) publiée par Nature Communications le 21 mars 2017. Nicholas Carr, expert en technologie de l’information, prétend dresser dans son livre la liste de « tout ce qu’Internet fait à votre cerveau » (The Shallows: what the Internet is doing to our brains, Éditions Norton & Company, 2020). À cela, il faut ajouter l’effet hypnotique des outils addictifs comme celui des chaines de streaming, la confusion entre fiction et réalité, la baisse de la capacité de concentration en lecture, etc. Il serait très ingénu de penser que tout cela n’engendre pas de cicatrices évolutives.

Face à un tel pilonnage du cerveau humain, l’école devrait être une forteresse. Mais c’était sans compter sur l’imposition de deux années de désertion ou semi-désertion scolaire pour cause de confinement. Il aurait été permis d’espérer que les enfants des pays émergents, moins exposé à la consommation d’outils technologiques, représentent un réservoir de cerveaux non abîmés. Mais la politique de paupérisation est passée par là. En février 2021, un rapport de la Banque mondiale diagnostiquait : « La crise du covid exacerbe l’augmentation des prix de la nutrition pour les populations les plus pauvres du monde ». « Tout au long de l’année dernière, le Covid-19 a désarmé la sécurité économique, sanitaire, et alimentaire, poussant 150 millions de personnes vers l’extrême pauvreté », peut-on lire. Par Covid-19, il faut comprendre non pas le virus en tant que tel, mais les mesures irresponsables dont il a servi de prétexte à la mise en oeuvre.

Un mois avant, un rapport du même organisme chiffrait le coût de l’abandon scolaire en part du PIB pour les pays pauvres. Rapport, qui n’a pas davantage prospéré en termes de conscientisation : « Dû aux processus d’apprentissage et à l’augmentation de l’abandon scolaire, cette génération d’étudiants va perdre un milliard d’euros de revenus, plus ou moins 10% du PIB global, et les pays chuteront, sans possibilités de rattrapage, au regard de leur objectif de réduction du Learning Poverty, au risque d’augmenter potentiellement de 63% la pauvreté. ».  Learning Poverty est un outil statistique mis au point par l’UNESCO pour mesurer les niveaux d’analphabétisme dans les pays de moyen à bas revenus. Et les nouvelles ne sont pas bonnes. Carlos Felipe Jaramillo, vice-président de la Banque mondiale pour l’Amérique latine, estimait le 3 juin dernier que la crise éducative en Amérique latine est sans précédent : la prochaine génération « sera moins productive et aura moins d’opportunités ». En moyenne en Amérique latine, les enfants ont perdu 1,8 an de scolarité selon l’Unesco. Dans certains pays comme le Panama, où l’école a été fermée de mars 2020 à 2022, plus de 20% des élèves ont abandonné définitivement les bancs. Ça fait des centaines de millions de nouveaux pauvres, avec effet épigénétique en prime.

Les chimères de ces deux dernières décennies se caractérisent avant par le déni de la malléabilité évolutive de l’espèce humaine, comme pour toute autre espèce animale.  À titre d’exemple, des hormones sont légalement administrées à des enfants pubères ou prés pubères pour normaliser une éventuelle dysphorie de genre dans un contexte où les effets causés par les disrupteurs endocrinologiques font l’objet d’une abondante littérature scientifique. Dans le même esprit, plongé dans l’idée que l’identité est liée à l’auto-perception, il est impossible de se poser la question du rôle de ces disrupteurs endocrinologiques dans lesquels nous baignons depuis des décennies, face au syndrome grandissant d’indifférenciation sexuelle.

À tous ces facteurs s’ajoute la normalisation de la consommation du cannabis. Or toutes les études sur le Tétrahydrocannabinol (THC) démontrent les dommages irréversibles sur le cerveau, en plus de favoriser certaines maladies psychiatriques, dont la schizophrénie. Sa légalisation et la campagne de légitimation sociale qui l’accompagne sont d’autant plus inquiétantes.

Cette association de bêtise et folie est la marque de l’idiocratie, la cruauté et la méchanceté ne souffrant d’aucune sanction morale. Au contraire. Elles sont encouragées. Un peu comme ces vidéos amateurs qui circulent sur les réseaux sociaux dans le cadre desquels des adolescents passent à tabac un de leur camarade, et loin d’avoir honte de l’acte couard, le postent sur leurs réseaux sociaux. La cancel culture, l’humiliation des penseurs divergents, est du même ordre de violence.

La citoyenneté se meut dans un univers de signifiant très pauvre, qui touchent strictement à sa fonction excitatrice de plaisir. Par exemple, au Liban en 2019, avant le confinement, des millions de jeunes se sont jetés à la rue, pour protester contre le gouvernement parce que l’État voulait imposer un paiement de 20 centimes pour l’usage de WhatsApp. De toute l’histoire de corruption du Liban, jamais de telles manifestations n’avaient eu lieu.

Le signifiant et les mots pour le dire. En Espagne en 2019, le prix national du ministère de la Culture et des Sports était attribué à un auteur, Cristina Morales, pour son livre Lecture Facile. En occident, les principaux journaux ont opté, dès les années 90, pour l’écriture en « facile ». Pas de mots « compliqués », la nuance est jugée ampoulée. La réalité ne s’accompagne pas de gris. La complexité du monde cède face à un narratif installé. Les phrases courtes sont de rigueur. C’est le règne de la démagogie intellectuelle.

L’imbécilisation constitue une menace pour la démocratie. L’installation de sophisme est déjà observable dans la gestion des crises, crises créées elle-même par un personnel politique d’une désastreuse qualité. D’ici 2050, le coefficient intellectuel global moyen tournera autour de 80. Il ne faudra pas attendre comme dans le film Idiocracy de Mike Judge l’année 2505 pour faire de cette science-fiction une réalité.  Reporté au XXe siècle, 80 de QI, ce serait une forme légère de retard mental. Un scénario que ni Darwin, ni Alexis de Tocqueville n’auraient pu prévoir.

FranceSoir

Effarant : 375.306 immigrés non-européens se sont installés légalement en France au cours de l’année 2021

Variole du singe : à New York, les files d’attente pour se faire vacciner contre le virus s’allongent

La ville de New York a vu les contaminations de variole du singe grimper la semaine dernière, avec 461 cas répertoriés depuis l’apparition de la maladie aux États-Unis en mai.

En une semaine, le nombre de contaminations de la variole du singe a presque doublé. AFP/Kena Betancur
En une semaine, le nombre de contaminations de la variole du singe a presque doublé. AFP/Kena

En une semaine, le nombre de cas de contaminations de la variole du singe est passé de 223 à 461 à New York. Même si ces chiffres sont à mettre en perspective avec les huit millions d’habitants de la ville, de plus en plus d’habitants cherchent à se faire vacciner. New York étant l’épicentre de cette maladie virale aux États-Unis.

Avec un air de déjà-vu pendant l’épidémie de Covid, des centres de vaccination ont ouvert comme celui dans le gymnase dans un lycée de Brooklyn. À l’extérieur, des longues files d’attente se  forment. En majorité, ce sont des hommes âgés d’une vingtaine à une quarantaine d’années, désireux de protéger leur entourage et d’éviter la variole du singe, ses éruptions cutanées et ses douleurs.



Interrogés par l’AFP, ces candidats à la vaccination expliquent qu’il est difficile d’obtenir un rendez-vous sur le site internet dédié de la ville, qui manque de doses. En fin de semaine dernière, les 9 200 créneaux ont été libérés sont partis en sept minutes et trois jours plus tôt, le trafic était tel qu’il a submergé le site et l’a mis en panne.

« Nous avons besoin de dizaines de milliers de doses »

La mégapole de la côte est américaine comptabilise 21 500 doses de vaccins déjà injectés ou de rendez-vous pris et elle espère pouvoir accélérer avec la promesse de plus de 30 000 vaccins pour l’État de New York tout entier. « Nous avons besoin de dizaines de milliers de doses », a insisté dimanche le commissaire à la Santé de la ville, Ashwin Vasan.

« C’est frustrant, surtout parce qu’avec le Covid, on aurait pu penser qu’il y aurait un processus plus structuré de déploiement des vaccins, mais il n’y avait pas vraiment de processus », affirme Aidan Baglivo, un analyste de données de 23 ans, pour qui les personnes les mieux connectées aux réseaux sociaux sont privilégiées.

Tout le monde peut attraper la variole du singe, qui se transmet par contacts étroits, mais le vaccin Jynneos est pour l’instant réservée aux hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, la plus grande majorité des cas. De quoi alimenter les craintes que la communauté LGBTQ, dont New York est l’une des capitales, soit davantage stigmatisée et que le virus devienne « une maladie gay » dans les esprits.

Le Parisien.fr